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Analyse

Des élus sur le chantier de la guerre ?

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Le projet de loi sur la décentralisation, voté en décembre et jugé brouillon, paraît déjà obsolète.
publié le 16 janvier 2014 à 21h46

Un «pacte de responsabilité» peut en cacher un autre. En matière d'organisation territoriale, François Hollande a mis, mardi, les élus de gauche comme de droite au défi d'inventer leur collectivité rêvée. «Sur le plan des territoires, on ne peut pas en rester là», estime le chef de l'Etat, alors qu'un premier projet de loi de décentralisation a été définitivement adopté mi-décembre. Au mieux, il est jugé comme un texte brouillon, au pire comme une aggravation des «enchevêtrements, doublons et confusions», dénoncés par le Président lui-même, mardi.

A posteriori, la relance par François Hollande de ce chantier miné sonne d'abord comme un aveu d'échec. Avec cette matière territoriale, «il fallait être extrêmement précautionneux, ne pas vouloir être trop rationnel tout de suite, justifie-t-on à Matignon. On n'est pas en 1789 où la création ou la destruction de 90 départements pouvait se faire d'un trait de plume.»

«Glacifier». A mots choisis et parce qu'il veut réduire la dépense publique à tous les étages, Hollande appelle à «l'évolution» du nombre de régions et au rapprochement des communes, départements et régions. Se gardant bien de fixer le nombre de régions devant disparaître, même si certains socialistes aimeraient passer de 22 à 15. Voire une dizaine, pour se hausser au niveau des Länder allemands et des Comunidades espagnoles. «Quantifier, c'est glacifier le débat», prévie