Les écologistes aiment les paradoxes. Ils demandent un «changement de cap» vers plus d'écologie. Et au moment où François Hollande «accélère» sa politique pro-entreprise, ne se montre guère féru d'environnement et s'apprête à couper dans les dépenses publiques, ils se frottent les mains. «Plus il se déporte à droite et plus ça nous ouvre un espace à gauche, estime un responsable du parti. A nous de savoir l'occuper. Les déçus de Hollande, ça ne produit pas du vote Mélenchon.»
Au sein d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), on pense toujours que la participation - même difficile - au gouvernement sera récompensée par les électeurs de gauche aux municipales de mars et européennes de juin. Les responsables écologistes ne ratent pas une occasion de brandir les sondages ville par ville sortis ces derniers jours. «A chaque fois, on est devant le Front de gauche», souligne David Cormand, responsable aux élections. Même le nouveau porte-parole Julien Bayou, issu de l'aile gauche du mouvement, en fait le constat : «On n'a pas intérêt à la défaite de Hollande. S'il se plante, ce n'est pas la droite qui va faire ce qu'on défend». Aux européennes, un score de 8% conviendrait à la direction d'EE-LV. «Si le PS est à 16%, on est dans un rapport de un a deux alors qu'on se traîne un rapport de un à dix depuis la présidentielle», analyse un cadre. Encore faut-il convaincre les déçus de gauche de l'utilité du bulletin vert pour rendre