«Ils sont fous? Ou bien c'est nous?» Les chroniqueurs anglo-saxons s'interrogent, comme ici le Telegraph, ou s'offusquent de la tournure prise par la conférence de presse de François Hollande, mardi. Comment le président de la République a-t-il pu balayer en une phrase le «sex scandal» qui l'implique, osant affirmer que ce qui est de l'ordre de la vie privée doit rester privé. Comment les journalistes français – aux mieux «tolérants», au pire «des bouffeurs d'huîtres poudrés […] menteurs et faiseurs d'opinion» – ont pu accepter ce silence sans le pousser dans les cordes. Et pourquoi donc ces Français sont si tolérants avec leurs élus en matière de mœurs?
«Ils font les choses différemment en France, écrit Jon Henley, du Guardian. Faisant face à 600 journalistes, cerné, le président a presque réussi à consacrer la totalité des trois heures de la conférence sur la façon de relancer l'économie française chancelante, et peut-être trois minutes aux questions que tout le monde se posait: dans quel état a-t-il laissé la première dame de France, Valérie Trierweiler, et comment va-t-il remettre de l'ordre dans sa vie privée