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Libération

A la commissure des livres…

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Les écrivains se sont toujours emparés du réel, piochant dans les faits divers ou la vie des hommes politiques, longtemps protégés par le principe du «roman à clés».
publié le 17 janvier 2014 à 21h06

La littérature a toujours à voir avec la vérité. Pour y parvenir, l'écrivain use de la fiction. C'est le cas, pour prendre un exemple dans cette rentrée de janvier, de Maylis de Kerangal avec Réparer les vivants. La puissance de ce livre n'est pas sans évoquer l'œuvre d'Emmanuel Carrère, laquelle, pourtant, tourne le dos à la fiction depuis quinze ans. A partir de l'Adversaire (2000), le romancier a mis son imagination au service du réel, et réciproquement, pour écrire D'autres vies que la mienne.

Depuis que Dominique Strauss-Kahn est un personnage de fait divers, six écrivains se sont penchés sur la grandeur de sa déchéance (lire Libé du 16 janvier). Dernier en date, Régis Jauffret, comme avant lui Marcela Iacub (lire ci-dessus), est attaqué en justice par DSK. Pour se jeter dans la mêlée du feuilleton planétaire, il faut du coffre, du génie, de la folie. Jauffret réunit ces qualités de recordman de l'écriture. Mais, de plus en plus, les héros, romanesques malgré eux, se rebiffent et répliquent par un procès.

Edifice. Il existait naguère une expression commode, qui attirait l'attention sur l'authenticité d'une fiction tout en la protégeant : on parlait de «romans à clés». Les clés sont entretenues pa