Chroniqueuse pour Libération (lire page 37), Marcela Iacub a une certaine pratique de la transgression… Juriste, auteure d'une histoire de la pudeur publique (1), elle a souvent dynamité le classique partage entre vie privée et vie publique. Romancière, elle crée la polémique en publiant en 2013 Belle et Bête (Stock), un roman inspiré de la vie de DSK qui lui a valu des démêlés avec la justice, pour atteinte à la vie privée.
Comment analysez-vous les révélations sur la vie personnelle de Hollande ?
Les citoyens ont le droit de savoir qui les gouverne. Ceux qui ne veulent pas se révéler font douter de leurs intentions dans l'exercice du pouvoir. En France, les élus ne souhaitent divulguer au public ni leur patrimoine ni leur vie privée, notamment sexuelle. Mais l'argent comme le sexe disent beaucoup d'une personne. Il ne s'agit pas de contrôler la vie privée. Transparence ne signifie pas moralisme, il est primordial d'établir ce distinguo. Il s'agit ici de se faire une idée sur une personne, pas de la persécuter ou de la juger selon des critères moraux restrictifs et fixes. D'ailleurs, les Français ont l'air ravis d'avoir appris cette liaison de Hollande. Closer a fait un travail démocratique…
Un peu exagéré, non ?
Il est légitime de s’intéresser à la vie privée d’un homme d’Etat. Si, en 1981, on avait su que François Mitterrand avait pour ami le collaborateur René Bousquet, sans doute n’aurait-il pas été élu. Cette nécessité de transparence est aussi valable pour tout autre personnage public. Il est évident que je n’aurais pas lu de la