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Libération
Décryptage

Intimité des puissants contre intérêt général

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Sous l’influence de la CEDH, la vie privée des politiques est de moins en moins protégée en France.
La une de Closer de janvier dernier. (Photo Thomas Coex. AFP)
publié le 17 janvier 2014 à 21h06
(mis à jour le 12 décembre 2014 à 10h23)

En janvier, en plein émoi médiatique lié aux révélations de Closer sur la vie privée de François Hollande, la Cour européenne des droits de l'homme rendait un arrêt concernant la frontière entre vie privée des politiques et droit à l'information. Alors que le sujet revient sur la table avec de nouvelles révélations de Closer qui oute l'homosexualité du vice-président du Front national Florian Philippot, nous republions ce décryptage juridique.

Article paru dans l'édition du 18 janvier 2014.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a fait preuve d’un sacré sens du timing. Mardi, au matin même de la conférence de presse de François Hollande, elle a rendu un arrêt concernant un homme politique de premier plan empêtré dans des histoires de maîtresses et de violation de sa vie privée. L’affaire se passe en Finlande, en 2007, mais donne des enseignements précieux sur la jurisprudence européenne, différente de la culture juridique française.

Il y a sept ans, donc, l'ex-maîtresse du Premier ministre en exercice publie un livre narrant leur histoire d'amour (de neuf mois) et leurs ébats sexuels. La maîtresse et son éditeur sont condamnés pour violation de la vie privée devant la Cour suprême de leur pays. Ils saisissent la CEDH. Mardi, celle-ci a confirmé la violation de la vie privée. Mais sa décision est bien plus complexe qu'i