Moi aussi, depuis quelques jours, je me sens délaissé, blessé, trahi. En mai 2012, à l'instar de 51,64% des Français, j'ai cru en cet «homme normal». Je me suis laissé séduire, charmer, convaincre par ses dires… je l'avais dans la peau ! C'est vrai qu'à mon âge, j'aurais dû me méfier. En politique, je n'en étais pas à ma première désillusion, j'avais essuyé bien des déceptions. Mais c'est difficile aussi de faire son deuil, d'accepter de ne plus aimer, de ne plus s'engager, de voter blanc. Alors fatalement, vendredi 10 janvier, quand on m'a montré les photos publiées dans Closer, je n'y ai pas cru, je me suis dit «c'est un montage. Cet homme grotesque, déguisé en Dark Vador, à califourchon sur un scooter qui vient sauter en catimini une actrice… ça ne peut pas être notre président, le chef de la cinquième puissance mondiale !» On n'imagine pas Angela Merkel dans la même situation, en couguar casquée, faisant des galipettes à deux cents mètres du Bundestag avec un acteur «discret». Les premières heures fatalement, j'étais dans le déni, je refusais l'évidence : «C'est impossible, examinez bien les photos, s'il est petit, mal fichu, les cheveux teints, la bite à la main… c'est peut-être Berlusconi !» Après, vous savez ce que c'est, on a tous été trompés, une fois le déni passé, on finit par ouvrir les yeux et accepter la terrible réalité : «C'est bien son casque, ses chaussures, son garde du corps et puis ce gros paquet de viennoiseries pour récupérer après ses assauts
«Moi, président…»
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(Caricature de Stefano Rossetti)
par Stéphane Guillon
publié le 17 janvier 2014 à 20h26
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