«Parrain ? Mais ce n'est pas un gros mot. Chez les chrétiens, c'est celui qui aide l'autre à grandir. […] C'est un compliment», se défend Claude Bartolone. Le président de l'Assemblée nationale n'a en réalité guère apprécié la sortie de Dominique Voynet en décembre expliquant qu'il existait en Seine-Saint-Denis un «parrain» dont elle avait refusé de «baiser la bague» pour assurer sa réélection à la mairie de Montreuil. L'ex-candidate verte à la présidentielle ne l'a pas cité nommément. «C'est marrant, ce sont les journalistes qui, à "parrain", ont immédiatement identifié Bartolone», ironise-t-elle, feignant de découvrir le surnom de Bartolone dans son département de Seine-Saint-Denis. L'intéressé n'apprécie guère, mais il fait avec, tentant de tourner le sobriquet à son avantage en faisant oublier que dans le sens commun, parrain rime avec mafia. «S'il n'était pas d'origine sicilienne, on dirait "baron" pas "parrain", s'agace un de ses proches.
Baron, Bartolone, ex-président du département, de 2008 à 2012, et député depuis 1981 sur ces mêmes terres, l’est assurément. Depuis trente ans, l’ancien ministre de la Ville sous Jospin tisse méthodiquement sa toile en Seine-Saint-Denis, plaçant ses pions - élus et collaborateurs - aux postes stratégiques pour grignoter, année après année, le pouvoir aux communistes, depuis toujours aux manettes de cet ancien pôle industriel au nord-est de Paris, qui tente aujourd’hui de sortir de s