C’est l’histoire d’une conquête du Grand Paris, menée avec patience et opiniâtreté. Et les quelques coups d’éclats qu’il faut. Quand on revient sur le parcours de Claude Bartolone depuis son accession à la présidence du conseil général de Seine-Saint-Denis, en 2008, on ne peut qu’être frappé par la cohérence des choses. Tous ceux qui soupçonnaient Bertrand Delanoë de manigancer une extension du domaine de la capitale ne regardaient pas au bon endroit. Celui qui tissait sa toile, c’était le voisin de Seine-Saint-Denis, aujourd’hui président de l’Assemblée. La métropole du Grand Paris qui vient d’être votée au Parlement est telle que la voulait Bartolone.
On savait depuis des années qu’on ne pouvait plus laisser régner inégalités et égoïsmes locaux en région parisienne. Mais comment faire ? Au syndicat Paris Métropole, qui regroupe près de 200 collectivités, il y a les tenants d’un achèvement de la carte des intercommunalités en première couronne, elles-mêmes regroupées dans une structure nouveau genre. On parle d’une métropole fédérée. La majorité des élus penchent pour cette solution ou pour le statu quo. Tous, sauf trois marginaux, dont Claude Bartolone : ceux-là veulent une intercommunalité géante. C’est la métropole intégrée, la révolution.
Trou. En 2013, dans son projet de loi, le gouvernement s'en tient prudemment au modèle fédéré. Mais voilà qu'au Sénat, une alliance imprévue entre UMP et communistes la fait exploser en vol. La loi a