C’était au printemps, et l’épisode donna lieu à un inédit et très ferme bras de fer entre le pouvoir exécutif et le président de l’Assemblée nationale. Le 3 avril, en plein traumatisme de l’affaire Cahuzac, François Hollande annonce un grand projet de loi sur la transparence et la moralisation de la vie publique. Publication du patrimoine des élus, notamment des parlementaires, conflits d’intérêts entre certaines professions et les mandats de député ou de sénateur : les textes envisagés par le gouvernement se veulent à la hauteur de la crise politique du moment et du discours présidentiel.
Paparazzi. Mais, dans la majorité gouvernementale, le consensus a tôt fait de voler en éclats. Alors que François Hollande souhaitait que tous les principaux élus soient soumis à une déclaration de patrimoine librement consultable sur Internet, Claude Bartolone devient le premier opposant à cette idée. Dénonçant une «démocratie paparazzi», il rédige une note qu'il remet au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, où il indique que la publication des patrimoines est «une mesure inefficace et dangereuse», et que l'incompatibilité du mandat de parlementaire avec certains métiers est «une grave erreur».
Déterminé à ne rien céder, le président de l'Assemblée nationale mobilise largement parce que, dit-il, «la transparence risque de nourrir la suspicion». Et au terme d'une longue guérilla parlementaire et de petits marchandages