«Le palais Bourdon.» En rigolant, des députés socialistes avaient suggéré de baptiser ainsi le miel fabriqué par les 60 000 abeilles installées par Claude Bartolone sur le toit de l'Assemblée nationale au printemps. C'est que, arrivé presque par surprise au perchoir il y a vingt mois, Claude Bartolone a déployé - et étoffé - sa petite armée d'obligés pour faire de sa résidence, l'hôtel de Lassay, une ruche et une base arrière.
Un tremplin pour Matignon ? «On ne fait pas campagne pour aller à Matignon», a évacué, hier soir, l'intéressé sur BFM TV. Sans pour autant fermer la porte. «C'est clair qu'il a un dispositif, mais comme il fonctionne par cercles, bien malin celui qui peut dire où va "Barto"», sourit un député abonné aux déjeuners infusion, ces rendez-vous du mercredi midi instaurés par le président de l'Assemblée pour recueillir les impressions de terrain et les idées d'une quinzaine de jeunes parlementaires, tous courants confondus. «Tout le monde y trouve son intérêt, raconte le député de la Loire Régis Juanico. Lui pour sentir les choses, nous pour avoir un écho plus fort : Claude est un bon relais dans les médias, et il voit régulièrement le Président.» Il y a aussi les dîners des quadras devant lesquels planchent des intellectuels, de Thomas Piketty à Hervé Le Bras, ainsi que les colloques thématiques avec tout le gratin féministe, des membres du staff de Barack Obama ou les grands noms du patronat.
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