David Noël, professeur d'histoire-géographie, qui fut en 2008 adjoint à la culture de Gérard Dalongeville, avant de le regretter, conduit la liste du Front de gauche à Hénin-Beaumont. Il avait participé à la campagne de Jean-Luc Mélenchon, pour les législatives de 2012. Il combat le Front national et son candidat, Steeve Briois, qu'il voit comme un «imposteur».
Steeve Briois cite Jean Jaurès sur son tract de vœux…
Citer Jaurès, c’est se moquer du monde. Ils n’en sont pas les héritiers. Le FN est aux antipodes des valeurs ouvrières.
Quelle est votre analyse de la campagne que mène le FN ici ?
Ils se positionnent comme favoris. Le FN a concentré tous les moyens à Hénin-Beaumont. Cela correspond à la stratégie de Marine Le Pen de se donner une image ouvrière. Ce n’est pas nouveau de s’adresser aux ouvriers avec un discours qui veut dépasser la droite et la gauche. Après une parenthèse libérale avec Jean-Marie Le Pen, qui serrait la main de Reagan, le FN y revient mais sans rien supprimer de l’ADN xénophobe du parti. J’ai regardé le blog de Steeve Briois : du 4 décembre au 4 janvier, sur un mois, 11 articles sur 30 parlent des Roms et des immigrés… On est toujours dans l’obsession de l’invasion, avec les Bulgares, les Roumains. Steeve Briois a la volonté de montrer qu’il est proche des gens, mais c’est une imposture. Il vit de la politique et de ses indemnités d’élu. C’est un professionnel de la politique. Ici, le FN veut faire illusion : monter un exemple et faire tache d’huile.
Comment expliquer leur score ?
Le vote FN est un vote de colère, contre la gestion socialiste. L’époque Dalongeville a été catastrophique,