Vincent Morelle a 24 ans. Jusqu'au 11 janvier, il était le directeur de campagne de Béatrice Roullaud, la candidate FN pour les municipales à Meaux (Seine-et-Marne). Lundi, il a rendu sa carte du FN, numéro d'adhérent AB333135AT2013, après avoir démissionné de ses fonctions et dit à la candidate et son équipe «ce qu'il avait sur le cœur». Vincent Morelle était adhérent au FN depuis avril 2013. Il vient de l'UMP, où il a milité dès l'âge de 17 ans à Carcassonne, puis à Nice. Mais la guerre entre Copé et Fillon l'a amené à quitter l'UMP. «Je suis allé au FN car j'ai pensé que c'était la meilleure offre pour faire gagner le souverainisme. J'y voyais une dynamique et des perspectives», explique-t-il aujourd'hui. Ce qu'il y a vu et entendu, de réunion en réunion, l'a peu à peu éloigné du parti de Marine Le Pen. «Stupéfait», il a d'abord constaté un «amateurisme» aux antipodes du discours sur la «crédibilité» nouvelle du Front mariniste et de ses cadres. Surtout, il a assisté à des échanges racistes et homophobes qui semblent habituels dans l'arrière-cour d'un parti jurant pourtant avoir changé et menant à grande vitesse une opération de dédiabolisation. «Je me suis investi, mais à un moment donné, il y a eu un point de non-retour.» Ce n'est pas le premier repenti. Parions que ce ne sera pas le dernier. Libération
témoignage
FN : «J’ai honte d’appartenir à ce parti que je pensais javellisé»
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Vincent Morelle, 24 ans, à Paris le 21 janvier. (Photo Vincent Nguyen. Riva-Press)
par Charlotte Rotman
publié le 21 janvier 2014 à 21h16
(mis à jour le 22 janvier 2014 à 10h33)
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