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témoignage

FN : «J’ai honte d’appartenir à ce parti que je pensais javellisé»

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Vincent Morelle a été directeur de campagne de la candidate frontiste de Meaux, avant de claquer la porte, écœuré par le racisme profond et l’amateurisme du parti de Marine Le Pen.
Vincent Morelle, 24 ans, à Paris le 21 janvier. (Photo Vincent Nguyen. Riva-Press)
publié le 21 janvier 2014 à 21h16
(mis à jour le 22 janvier 2014 à 10h33)

Vincent Morelle a 24 ans. Jusqu'au 11 janvier, il était le directeur de campagne de Béatrice Roullaud, la candidate FN pour les municipales à Meaux (Seine-et-Marne). Lundi, il a rendu sa carte du FN, numéro d'adhérent AB333135AT2013, après avoir démissionné de ses fonctions et dit à la candidate et son équipe «ce qu'il avait sur le cœur». Vincent Morelle était adhérent au FN depuis avril 2013. Il vient de l'UMP, où il a milité dès l'âge de 17 ans à Carcassonne, puis à Nice. Mais la guerre entre Copé et Fillon l'a amené à quitter l'UMP. «Je suis allé au FN car j'ai pensé que c'était la meilleure offre pour faire gagner le souverainisme. J'y voyais une dynamique et des perspectives», explique-t-il aujourd'hui. Ce qu'il y a vu et entendu, de réunion en réunion, l'a peu à peu éloigné du parti de Marine Le Pen. «Stupéfait», il a d'abord constaté un «amateurisme» aux antipodes du discours sur la «crédibilité» nouvelle du Front mariniste et de ses cadres. Surtout, il a assisté à des échanges racistes et homophobes qui semblent habituels dans l'arrière-cour d'un parti jurant pourtant avoir changé et menant à grande vitesse une opération de dédiabolisation. «Je me suis investi, mais à un moment donné, il y a eu un point de non-retour.» Ce n'est pas le premier repenti. Parions que ce ne sera pas le dernier. Libération