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Séance tendue autour de l'IVG à l'Assemblée

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Les députés ont finalement adopté un amendement supprimant la notion de détresse pour une femme voulant demander une interruption de grossesse.
La députée socialiste Axelle Lemaire à l'Assemblée en janvier. (Photo Thomas Samson. AFP)
par Patxi Berhouet
publié le 22 janvier 2014 à 9h32

La notion de «détresse», pour une femme voulant demander une IVG n’est plus. Un amendement a finalement été voté mardi soir à l’Assemblée nationale à une large majorité. Mais au terme d’une séance nocturne où la tension était palpable dès les premières minutes. Les élus de gauche sont venus en nombre. Une grosse vingtaine de députés de droite sont aussi là, ainsi que les deux élus FN.

Nicolas Dhuicq, l'un des UMP les plus mobilisés contre le mariage gay, se fait remarquer d'emblée. Non pas par la proposition d'un amendement mais pour avoir déploré «ce jour funeste». L'élu de l'Aube se voit vite donner du «monsieur la députée» par la socialiste Axelle Lemaire, une des signataires de l'amendement. Nicolas Dhuicq embraye, en appelle à Antigone, dénonce «la dérive» de l'avortement avant «d'avoir une pensée pour les adolescentes qui ont subi quatre ou cinq interruptions de grossesses». Les huées n'attendent pas la fin de son propos.

«Un débat qui nous recule de quarante ans»

«Le corps des femmes n'appartient qu'à elles-mêmes, rétorque alors Danièle Hoffman-Rispal (PS). Il n'appartient ni aux Etats, ni aux églises et la notion de détresse est devenue complètement obsolète. Qui êtes-vous pour juger de leur libre choix ? Une femme meurt toutes les 9 minutes dans le monde d'une IVG clandestine. C'est cela que vous voulez pour les Françaises ?» Ovation dans l'hémicycle. Catherine Coutelle (PS) dénonce «un débat qui nous recule de quarante ans».

Sonia Lagarde, députée