Permanence du Front national à Melun en Seine-et-Marne, mercredi soir. Comme on guette une idole, une cinquantaine de militants attendent Marine Le Pen, coincée dans les embouteillages. Libération du jour en main, certains commentent à voix basse les confessions de l'ex-directeur de campagne de la tête de liste FN à Meaux, qui a quitté ses fonctions et ce parti quand il a été confronté à son «amateurisme» et à des propos racistes, homophobes et antisémites heurtant ses «valeurs». La candidate investie à Meaux, Béatrice Roullaud, qui n'avait pas souhaité répondre à Libération, est dans la salle avec d'autres têtes de liste. «Vous enregistrez ?» s'inquiète le secrétaire départemental du mouvement auprès de trois journalistes. «De nos jours…» ajoute-t-il d'un air entendu. Méfiance.
«Copé». La patronne du FN est venue soutenir les candidats aux municipales du département. Quinze têtes de liste y ont été investies. Deux seulement sont bouclées. Pour sept autres, c'est «jouable», selon le FN - dont Meaux, où il manque «neuf personnes». «Nous avons en Seine-et-Marne quelques espoirs très sérieux, y compris de victoire», a fanfaronné Le Pen. Cette dernière est revenue sur ce qu'elle appelle «l'affaire qui a agité le boboland