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Libération
EDITORIAL

Etouffé

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publié le 24 janvier 2014 à 21h06

A quoi servent encore les Verts ? La question peut paraître choquante à ceux qui militent sans relâche pour la cause écologique, mais force est de constater que ce parti hétéroclite, qui va fêter ses 30 ans la semaine prochaine, peine à être audible - en tout cas d'une seule voix - et à trouver sa juste place sur la scène politique. Sa mutation en Europe Ecologie-les Verts n'y a rien changé. Certes, elle lui a permis de connaître son heure de gloire en 2009 avec un score inédit de 16,3% aux élections européennes, mais ce succès tenait beaucoup à l'énergie fédératrice de sa figure de proue, Daniel Cohn-Bendit. Depuis, le parti a implosé, ses différent(e)s leaders tirant à hue et à dia, et les écologistes ne donnent plus à voir que batailles d'egos et querelles de territoires. Depuis, surtout, le parti a conclu un accord avec les socialistes et fait le pari, adulte mais risqué, de peser au sein du gouvernement. Pour l'instant, c'est raté. Comme le note le philosophe Dominique Bourg dans ces colonnes, «en sous-traitant la question écologique aux Verts, le PS s'est immunisé contre l'influence des idées vertes». Il suffit, pour s'en convaincre, d'étudier le bilan de François Hollande en la matière. Accablant. Le nucléaire, dont il avait promis de faire baisser la part dans la production d'électricité nationale, ne va pas bouger d'un atome, ou si peu, et les énergies renouvelables restent durablement plombées. Le plus paradoxal, c'est que la société n'a jamais été aussi s