Simon Labouret est politologue et enseignant à Sciences-Po Grenoble. Il explique pourquoi la liste du rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes, conduite par Eric Piolle (EE-LV), a peut-être une opportunité historique de remporter la mairie de Grenoble.
Eric Piolle peut-il devenir le prochain maire de Grenoble ?
Lui et son équipe y croient très fort, et ils ont des éléments objectifs pour cela. Pour autant, les obstacles sont nombreux. Il leur faudra tout d’abord devancer, au premier tour, la liste de la majorité sortante conduite par Jérôme Safar, dauphin du maire PS Michel Destot. Il faudra ensuite que les socialistes acceptent de se ranger derrière eux au second tour, face à l’UMP et au FN. Tout le monde se dit prêt à fusionner, mais chaque camp n’évoque que le cas de figure où il serait en tête au premier tour…
Sur quoi les écologistes peuvent-ils s’appuyer pour y croire ?
Tout d’abord sur leur socle électoral, qui est très solide. Depuis 1995, les listes écologistes ont systématiquement obtenu des scores à deux chiffres (12,1% en 1995, 19,8% en 2001, 15,6% en 2008). Par ailleurs, il faut prendre en compte le fait que la liste Piolle cherche à réunir l’ensemble de la gauche qui conteste le leadership socialiste. Or cet ensemble hétéroclite - qui va de l’extrême gauche au centre gauche - pèse lourd : 29,3% en 2008 au premier tour et 22,5% au second, en triangulaire.
Cette gauche non socialiste, fortement teintée d’écologie, n’a cessé de progresser depuis une décennie en concurrençant fortement le PS au sein des couches moyennes diplômées. Elle a aussi su surfer sur la contestation de