Que faut-il penser de la politique de François Hollande ? Pour avancer sur cette question, il faut commencer par bannir les termes flous et complaisants qui ont fleuri ces derniers temps. François Hollande est-il un courageux social-démocrate, ou bien un fier social réformiste, à moins qu’il ne soit devenu un opiniâtre socialiste de la production ?
On enchaîne les formules creuses, sans se soucier un instant - ou si peu - du contenu et du fond.
En vérité, s’il continue comme cela, Hollande restera dans l’histoire comme un social cafouilleur, adepte de l’improvisation permanente, et qui aurait mieux fait de réfléchir avant les élections à ce qu’il voulait faire une fois parvenu au pouvoir - et mieux encore d’en parler aux électeurs.
Résumons. Quand il devient président, Hollande commence par annuler les réductions de cotisations patronales que son prédécesseur vient de mettre en place. Six mois plus tard, il invente l’invraisemblable usine à gaz du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), qui vise à rembourser, avec un an de retard, une partie des cotisations acquittées par les entreprises un an plus tôt.
Il y a deux semaines, il accepte finalement d’envisager une suppression du CICE, et de le remplacer, d’ici à 2017, par un allègement de cotisations patronales très proche de celui supprimé à l’été 2012. Tout cela pour ça, et avec en prime les applaudissements de la presse ? On croit rêver.
Soyons clairs. Le poids des cotisations patronales pesant sur les salaires est excessif