C’est peu dire que Johanna Rolland, tête de liste socialiste à Nantes, sixième ville de France, colle parfaitement à l’air du temps. Surtout au moment où le président de la République avoue, l’air contrit et mordu aux basques par les réalités économiques, un virage social-démocrate. La candidate socialiste aux prochaines élections municipales appartient naturellement à ce courant de la gauche.
Jean-Marc Ayrault, ancien premier magistrat de la ville sans interruption depuis 1989 et chef du gouvernement depuis 2012, voulait opérer un «saut générationnel». Après discussions avec ses plus proches adjoints, son choix s'est porté sur Johanna Rolland. Les clés de la cité des ducs de Bretagne sont alors offertes sur un plateau d'argent à cette trentenaire. «Jean-Marc Ayrault a fait en sorte de tourner sa propre page. Celle ouverte en 1977, qui avait vu bon nombre de jeunes socialistes, comme Ayrault à Saint-Herblain ou Edmond Hervé à Rennes, conquérir des mairies, est en train de se clore et personne à l'époque ne leur a reproché leur jeunesse», commente sobrement celle qui réfute, avec une petite moue, les termes «dauphine» comme «successeur». C'est en 2008 que Rolland a rejoint l'équipe municipale sur une liste renouvelée à plus de 50%. En 2011, elle s'est fait élire conseillère générale sur son nom propre, avant de devenir en 2012 première adjointe en charge de l'éducation de la jeunesse, des grands projets urbains et de la politique de la ville.
Nantes donc, «ann