Annoncée au début de l’été par le ministre de l’Intérieur et préparée par deux parlementaires en concertation avec les institutions et associations concernées, une réforme de l’asile sera prochainement présentée par le gouvernement. Elle est nécessaire, tant le dispositif actuel souffre de carences préjudiciables aux requérants, et elle est bienvenue si elle tient compte de l’expérience de l’ensemble des acteurs.
Sans préjuger de propositions encore en discussion, il est essentiel, dans un contexte où l’asile fait souvent l’objet de discours aussi péremptoires que mal informés, d’en rappeler les enjeux et d’en réfuter quelques idées reçues.
L'asile est l'une des institutions les plus anciennes puisqu'on en fait remonter l'origine à l'asulon grec et à l'asylum romain, mais il n'a commencé qu'au XXe siècle à faire l'objet d'une régulation internationale, culminant avec la signature de la convention de Genève sur les réfugiés en 1951. Encore ne concernait-il alors que les Européens, puisque c'est le protocole de New York qui, en 1967, a étendu l'application à l'ensemble de la planète. Il s'agit d'assurer à toute personne «craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques» une protection dans le pays où elle cherche refuge. L'asile n'est donc pas une faveur mais un droit qui implique en retour des obligations pour celles et