L’UMP est en train d’innover à son détriment. Pour la première fois depuis le début de la crise (1974), le principal parti d’opposition ne recouvre pas ses forces dans l’adversité, ne profite pas de sa défaite pour se rénover, se ressourcer, se relancer.
Jusqu’ici, la règle était presque mathématique : quand le Parti socialiste était battu, il ressuscitait dans l’opposition et prenait sa revanche aux élections suivantes. Symétriquement, quand le RPR, puis l’UMP, était défait, il se reconstruisait face au pouvoir de gauche et l’emportait aux élections d’après. 1981 après 1974, 1988 après 1986, etc. L’alternance fonctionnait comme un mouvement pendulaire. Même quand le PS avait été écrasé en 1993, Lionel Jospin était arrivé en tête au premier tour de l’élection présidentielle deux ans plus tard.
Lorsque Jacques Chirac avait perdu les élections législatives anticipées de 1997, il avait été réélu, comme on sait, en 2002. Sous la Ve République, la tradition française est que le vaincu d'aujourd'hui devient mécaniquement le favori de demain.
Or, cette fois-ci, il se produit un phénomène étrange. La gauche au pouvoir s’affaisse comme toujours et le PS s’apprête à perdre les élections municipales et à se faire humilier aux élections européennes. Le gouvernement est particulièrement impopulaire et le président de la République traverse une passe cauchemardesque. De ce côté-là, tout est en ordre, le rite est respecté.
C’est à droite, dans l’opposition, que quelque chose ne fonc