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reportage

Dans le Morbihan, le PS face à un «ennemi fantôme»

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Pour contrer l’extrême droite, les socialistes ont choisi de débattre avec les électeurs. Comme samedi dernier, à Vannes, dans une zone touchée depuis peu par le vote FN.
Samedi, la fédération du Morbihan avait invité Sarah Proust, secrétaire nationale du PS chargée de la «riposte». (Photo Isabelle Rimbert)
publié le 30 janvier 2014 à 20h16

Ils sont timides, on leur demande de s'asseoir aux premiers rangs : «Le Front national fait peur, mais quand même ! Rapprochez-vous !» Claudine de Brassier, chargée de la formation au PS du Morbihan, tente de faire s'avancer la cinquantaine de militants et sympathisants socialistes assis dans cette petite salle du Palais des arts de Vannes. Ce samedi, ils sont venus passer leur fin d'après-midi à discuter de «comment combattre l'extrême droite». «Un sujet que nous ne traitions pas jusqu'ici. Il serait bon que nous nous y mettions», attaque le numéro 2 de la fédération du Morbihan, Maxime Picard.

Même si la famille Le Pen passe ses vacances dans le coin - à La Trinité-sur-Mer -, le Front national n'avait jamais été menaçant dans cette zone de la Bretagne à la fois catholique, rurale et ouvrière. Jusqu'à mars 2011 et une cantonale à Lorient : un candidat frontiste au second tour avec 27%. En 2012, Marine Le Pen a fait 15% dans le Morbihan. Moins que son score national. «Une alerte», pour le PS local. «On a des électeurs FN, mais pas de militants. Leur score se fait tout seul, s'étonne encore Maxime Picard. C'est un adversaire fantôme. Un ennemi invisible. Même les candidats, on ne les croise pas.»

Dédiabolisation. A Vannes pourtant, ils ne se cachent pas. La permanence est en centre-ville. Sur la devanture, la marque FN a certes été remplacée par «RBM» du «Rassemblement bleu Marine», mais