Menu
Libération

Elle est où, la droite ? La droite est partout

Article réservé aux abonnés
publié le 30 janvier 2014 à 20h16

A l’heure qu’il est de bon ton de la regarder comme divisée entre ses leaders aléatoires, implosée en ses différentes fractions, explosée en ses multiples tendances, voire carrément subclaquante, on serait bien tenté de ne plus voir la droite nulle part.

Certes, il y a les soucis conjoncturels de Madame Le Pen constituant ses listes pour les prochaines municipales et ses alliances pour les prochaines européennes ; certes, les soucis de santé et d’identité d’un «centre» qui regarde passer les trains plus ou moins «démocrates», «modérés» ou «républicains», pourvu qu’ils restent libéraux… certes, les hétéroclites défilés dominicaux de vieillards pétainistes de l’Action française, d’ultras de la «catho-sphère» et de jeunes fachos identitaires, racistes et antisémites, agglomérant leurs croix celtiques et leurs croix tout court, leurs «quenelles» et leurs saluts nazis… Il y a certes les déchirements fraternels des Beigbeder et des Kosciusko-Morizet, des Copé et des Fillon, des Le Maire et des Raffarin, des Juppé et des Morano, des Bertrand et des Guaino - les uns et les autres, en leurs proximités et approximations, il se peut que je les confonde, tant leurs querelles sont vaines et leurs nuances peu signifiantes… Il y a des bonnets rouges et des bonnets bruns, antitaxe et anti-Etat, dans l’ombre spectrale de Nicolas Sarkozy interprétant l’infini feuilleton de son éternel retour, fantasmé, désiré ou cauchemardé, comme un sketch dont tour à tour presse people et presse politique se