Menu
Libération
TRIBUNE

Pourquoi les sondages sont-ils si peu représentatifs ?

Article réservé aux abonnés
. (Illustration Stefano Rossetto)
par Jean-Yves DORMAGEN, (professeur de sciences politiques à l'université de Montpellier I, fondateur de l'Observatoire du changement politique et Jérôme SAINTE-MARIE, président de l'Insitut Polling Vox, enseignant à l'université Paris Dauphine
publié le 30 janvier 2014 à 20h16

Le 17 janvier, la Commission des sondages a convoqué, dans ses locaux du conseil d’Etat, les responsables des principaux instituts. La demande d’explication portait sur la pertinence de leurs échantillons pour sonder les intentions de vote aux élections municipales. Au-delà des soupçons récurrents (et pour la plupart infondés) de manipulation de l’opinion, une vraie question d’ordre méthodologique se pose aux entreprises d’enquêtes d’opinion. Comme le démontre le texte ci-contre, les 18-24 ans y sont surreprésentés alors que leur inscription réelle sur les listes électorales est faible et qu’ils votent, par ailleurs, nettement moins que leurs aînés le jour du scrutin. le sérieux de la représentativité des fameux «quotas» est dès lors posé. A travers cette première contribution, Libération se propose d’ouvrir un débat qui est tout autant scientifique que politique.

Les sondages publiés dans la presse sur les prochaines élections municipales sont-ils fondés sur des échantillons représentatifs ? Le sont-ils des individus inscrits sur les listes électorales, et a fortiori des électeurs qui se rendent effectivement aux urnes les jours de scrutins ?

La réponse à ces questions n’a pas seulement un intérêt scientifique, mais aussi une implication politique directe. En effet, si, comme lors des élections municipales de 1983 et de 2001, les sondages surestimaient le niveau d’intentions de vote en faveur de la gauche, ils seraient ensuite mis en cause pour avoir suscité une confiance exc