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Interview

Besancenot : «L’urgence est d’organiser la révolte à gauche»

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Olivier Besancenot appelle tous les partis opposés à la ligne sociale-démocrate du gouvernement à s’unir et à préparer un week-end de mobilisation en février.
publié le 31 janvier 2014 à 21h06
(mis à jour le 3 février 2014 à 11h19)

Longtemps facteur à Neuilly, Olivier Besancenot travaille désormais au guichet d'un bureau de poste du XVIIIe arrondissement de Paris. Manifestations de la droite ultra ou tradi, affirmation «sociale-libérale» de François Hollande, difficultés de la gauche radicale à s'unir pour mobiliser : le porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et ancien candidat à la présidentielle livre son analyse.

Ce week-end encore la droite la plus réactionnaire bat le pavé. Comment analysez-vous cette mobilisation ?

C’est une vraie manif d’extrême droite avec des ingrédients fascisants. Il faut savoir que l’extrême droite, en France, ce n’est pas que le FN. Derrière sa soi-disant «nouvelle vitrine», il y a ce danger potentiel de radicalisation. La politique, ce n’est pas figé. Quand la droite court derrière le FN et la gauche derrière la droite, une radicalisation à l’extrême droite apparaît. Ce que l’on espère, nous, c’est qu’un déclic se produise chez ceux qui ont le cœur à gauche et antifasciste.

Dans les rangs des pro-Dieudonné ne trouve-t-on pas aussi des militants issus de l’extrême gauche séduits par son discours antisystème ?

Ce que je sais, c’est que la politique a horreur du vide. La force de ces courants-là, c’est la forfaiture actuelle de la gauche gouvernementale, ainsi que la faiblesse de la gauche non gouvernementale comme du mouvement social et ouvrier. Si certains réussissent à agréger et à donner de la visibilité à la contestation, c’est parce qu’en face il n’y a rien, ou si peu. A partir du moment où il n’y a pas de contestation qui apparaît à la gauche du gouvernement de façon audible, crédible, visible et permanente pour donner de la confiance, ce sont les discours haineux qui prévalent.

Comment expliquez-vous cette faiblesse de la gauche radicale ?

Il y a