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Libération
TRIBUNE

Dans le port de Marseille…

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publié le 3 février 2014 à 17h16

MUNICIPALES 2014
Jusqu'au premier tour, le 23 mars, sociologues, géographes ou écrivains décryptent les enjeux de la campagne, de l'influence du FN au vote bobo...

En mars 2014, la gauche va perdre des villes. Chacun le sait. A commencer par l’Elysée. Mais il y a Marseille. Là, par une heureuse conjonction d’évolutions urbaines - et d’usure du maire sortant -, la gauche peut gagner. Elu depuis 1965, maire depuis trois mandats, Jean-Claude Gaudin a déjà perdu, il y a six ans, la communauté urbaine où pourtant la droite était majoritaire «sur le papier». Dans le même temps, la ville se boboïse lentement et les grands quartiers populaires ont basculé vers le PS. En particulier les enfants d’immigrés. Pensons notamment à Samia Ghali qui en porte pour partie la vitalité. A Pape Diouf, aussi, qui peut incarner l’espoir d’une ville monde où la diversité devient un atout. Et comme cette ville aime plus que tout être à contre-courant… C’est jouable ; premier enjeu national.

Mais il y a plus important. Marseille est une ville bruyante, à très forte identité, en perpétuelle digestion d'immigration. Elle a brillamment réussi sa «prestation» de capitale européenne de la culture en 2013. Le peuple de la cité s'y est rassemblé par centaines de milliers. Il s'est réapproprié un centre-ville rénové. L'ambiance fut joyeuse. Dix millions d'entrées dans les diverses manifestations, 2 à 3 millions de touristes supplémentaires. Cette ville pauvre où le peuple est dans la ville