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Libération
Enquête

Un médecin au service des labos vide son sac

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Après vingt ans de collaboration, le Dr Dalbergue publie un livre accusateur contre l’industrie pharmaceutique.
Les bureaux des laboratoires Merck dans le New Jersey (Etats-Unis). (Photo Jeff Zelevansky. Reuters)
publié le 3 février 2014 à 21h36

C'est un témoignage coup de poing qui va faire mal à l'industrie pharmaceutique, à peine remise des scandales du Mediator ou des pilules contraceptives. Dans un livre qui paraît mercredi, le Dr Bernard Dalbergue, 55 ans, dénonce les «pratiques douteuses» d'une industrie où il a passé deux décennies, dans plusieurs firmes différentes. C'est la première fois en France qu'un ancien cadre dissèque de l'intérieur, documents et histoires vécues à l'appui, la manière dont les labos manipulent les médecins, voire les autorités.

Bernard Dalbergue a longtemps été un bon soldat. Jusqu'à ce qu'il soit «révolté» par ce qu'il a vu chez son dernier employeur, l'américain Merck, qu'il accuse d'avoir «foulé aux pieds l'éthique». «Si je parle aujourd'hui, c'est pour contribuer à réduire les accidents médicamenteux, qui tuent au moins 18 000 personnes par an en France, et pour proposer des pistes de réflexion pour réformer le système», explique Dalbergue. Il se définit comme un «lanceur d'alerte», mais refuse l'étiquette de «repenti». «La majorité des labos sont honnêtes. Et j'ai aimé mon métier.»

«Dorloter». Son job ? Manipuler les médecins. Il décrit une industrie obsédée par «l'argent», servie par une «armée» de salariés