C'était le mercredi 15 janvier. Une soirée de présentation des vœux à la population marseillaise. Le maire UMP Jean-Claude Gaudin (74 ans) s'est approché de l'estrade, et son chauffeur s'est précipité pour l'aider à monter les quelques marches. Là-haut, le maire a attendu que les autres aient fini de parler. Il se tenait immobile, les mains posées sur le ventre, semblait comme une marionnette sans vie avant le spectacle. Puis son tour est venu, il s'est approché du pupitre et aurait pu se passer de micro. Sa voix de stentor a aligné les anecdotes savoureuses et les piques pour ses adversaires, d'un ton soudain vaillant. Le combat politique réveille Gaudin, le sort de l'ennui dans lequel semble le plonger la gestion communale. «Il y a six mois, confirme un de ses adjoints, il n'avançait plus. Mais il adore la castagne. Il est dopé.»
Gaudin brigue un quatrième mandat, mais il préfère dire : «Je ne suis maire que depuis dix-huit ans.» En comptant ses années de conseiller municipal, il est à la mairie depuis 1965. Près d'un demi-siècle. Entré sous Gaston Defferre, sur le contingent de la droite, pour faire obstacle aux communistes, il avait alors 25 ans. «Cela reste, répète-t-il, le plus beau jour de ma vie. Plus important que de devenir député, ministre ou sénateur.»
«Survie». Pour anticiper les critiques sur son âge, il a longtemps fait mine de se poser lui-même la question. Il se trouva