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Désintox municipales

Juppé a-t-il favorisé des catholiques intégristes au centre de Bordeaux ?

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Vincent Feltesse, opposant socialiste du maire actuel, l'accuse d'avoir favorisé l'installation d'un mouvement catholique extrêmiste dans l'Eglise St Eloi
par Mathieu Lehot et Ludovic Ferro, Institut du journalisme Bordeaux Aquitaine
publié le 5 février 2014 à 12h42
«Le maire de Bordeaux fait preuve d'une grande tolérance à l'égard d'autres extrémistes. Depuis plus de dix ans, cas unique en France, la mairie de Bordeaux met à disposition de la Fraternité Saint Pie X, mouvement traditionaliste chrétien ouvertement antisémite, l'église Saint-Eloi.»

Vincent Feltesse, président PS de la Communauté Urbaine de Bordeaux, le 9 janvier 2014 dans le journal Sud Ouest

« Je n’ai pas un sou dans Saint-Eloi, ça appartient à l’évêché, ça n’appartient pas à la ville.»

Alain Juppé, maire UMP de Bordeaux, le 10 Décembre 2013 sur France 3

[Article modifié le 6 février à 10 heures avec les précisions sur les liens entre Institut du Bon Pasteur et Fraternité Saint Pie X]

INTOX. Début janvier, alors qu'Alain Juppé est le premier maire à se prononcer pour l'interdiction du spectacle de Dieudonné, la gauche bordelaise s'insurge. «Le maire de Bordeaux fait preuve d'une grande tolérance à l'égard d'autres extrémistes. Depuis plus de dix ans, cas unique en France, la mairie de Bordeaux met à disposition de la Fraternité Saint Pie X, mouvement traditionaliste chrétien ouvertement antisémite, l'église Saint-Eloi», réagit Vincent Feltesse, candidat socialiste aux municipales à Bordeaux.

L'«affaire Saint-Eloi» est un sujet sensible à Bordeaux depuis la diffusion d'un reportage dans l'émission les Infiltrés sur France 2, en avril 2010. Le documentaire, filmé en caméra cachée, mettait en lumière des liens entre la paroisse Saint-Eloi, Dies Irae, un groupuscule d'extrême droite basé à Bordeaux, et le cours Saint Projet. Une école catholique hors contrat, fermée en 2011, dans laquelle le documentaire montrait des enfants tenant des propos antisémites sous le regard bienveillant de leurs enseignants. Plus de trois ans après, la plaie est encore ouverte. Interpellé dans la rue, en décembre dernier, au sujet du