Ces temps-ci, les journalistes agacent Pierre Méhaignerie. «Vous êtes plein de préjugés, toujours à caricaturer la réalité», lance d'emblée sur la défensive, celui qui, garde des Sceaux, ministre de l'Equipement ou député, ne s'était pourtant que rarement départi de sa courtoisie à l'égard de la presse. C'est que la question qui fâche l'inusable maire UDI de Vitré (Ille-et-Vilaine) revient en boucle depuis l'automne : est-il raisonnable de briguer un septième mandat ? Pierre Méhaignerie, élu depuis 1977, a du coup rodé sa plaidoirie. En dépit d'un triple pontage cardiaque il y a un quart de siècle, il affirme avoir toujours «l'enthousiasme de l'entrepreneur» et «l'énergie de ses 30 ans». A 74 ans.
D'ailleurs, s'il rempile, assure-t-il, c'est à la demande de la «quasi-totalité» des élus des villages voisins, qui comptent sur lui pour mener à bien la fusion de la communauté de communes du pays de Vitré avec celle du pays de Guerche. Un ensemble qui présidera à la destinée de près de 80 000 habitants.
L'étonnant, c'est que même la tête de liste rivale d'union de la gauche, Hervé Utard, 33 ans, n'y voit rien à redire. «Méhaignerie n'a pas de casseroles et, localement, il ne fait l'objet d'aucune critique virulente.» Même s'il pense «le renouvellement souhaitable», le socialiste marche sur des œufs : «Je ne me présente pas contre Méhaignerie mais pour Vitré. Je pensais qu'il ne se représenterait pas. Quand il l'a fait, je n'