«La prévenue». C'est comme ça, l'air de rien, que les avocats de Jean-Luc Mélenchon ont appelé Marine Le Pen pendant toute l'audience au Tribunal correctionnel de Béthune jeudi, où la présidente du Front national était citée à comparaître dans l'affaire des «faux tracts», après quatre renvois.
La prévenue n'était pas là. Jean-Luc Mélenchon, si, pour accuser son ancienne rivale aux législatives d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), de «manœuvre frauduleuse», pour des tracts distribués par des militants FN fin mai 2012. Sur ces brochures au format carte postale, une photo du candidat du Front de gauche, et cette phrase, reprise d'un de ses discours à Marseille pendant la campagne présidentielle : «Il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb.» Et puis la mention «Votons Mélenchon !» et sa traduction en arabe, mais à l'envers, -qu'on pourrait transcrire par «Snotov Nohcnelém !», si la graphie, digne d'un album d'Hergé, n'était, en plus, inadaptée.
Le tout sans mention du sigle Front national ou d'un avertissement qu'il s'agissait d'une parodie. Selon Marine Le Pen, qui a dit «assumer» ce tract, il a le mérite de faire savoir ce que «pense» Jean-Luc Mélenchon. L'intéressé, lui, revendique la phrase citée, mais s'offusque de sa mise en scène sur fond vert, coule