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A Toulouse, Pierre Cohen «architecte» sans trompette

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Discret et efficace, le maire sortant socialiste a su changer sa ville. Sauf abstention massive à gauche, il a de bonnes chances d’être réélu face à l’ancien maire UMP Jean-Luc Moudenc.
Le maire sortant, Pierre Cohen, le 9 décembre 2013 dans une rue de Toulouse (Photo Eric Cabanis. AFP)
publié le 9 février 2014 à 21h46

Perché sur le plateau qui domine la salle de bar du Télégramme, à Toulouse, le maire sortant socialiste, Pierre Cohen, explique qu'il peut résoudre le «malentendu de la gauche» avec ses électeurs. Face à la «lame de fond raciste, homophobe et antisémite» qui semble monter dans le pays , son premiermandat serait la démonstration que la ville est «l'unité où peuvent se restaurer les valeurs de la République». Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, venu pour assister au lancement de campagne de son ami, se saisit du micro : «Ici, c'est la gauche qui ne trahit pas ses valeurs. Le logement, les crèches, le tramway, les écoles… L'efficacité et le sérieux de la gestion au service du progrès et de la justice.» Accoudé devant un Perrier au comptoir du rez-de-chaussée, Christophe Borgel, député de Haute-Garonne et secrétaire national du PS aux élections, décrypte : «Le seul risque pour la gauche de perdre cette ville serait que ses électeurs désertent les urnes du premier tour.» Face au spectre de l'abstention à gauche, Borgel se rassure en observant la foule heureuse se faire houle : «Ils sont mobilisés, c'est bon.»

Ce soir-là, les militants de gauche sont surtout comme au concert. «Salut Toulouse !» leur lance Delanoë, bras levés, comme une star de rock politique face à ses fans. Difficile pour Pierre Cohen de se mesurer aux talents oratoires du maire de Paris. En public, le maire sortant est en général à peine moins souple