«Parfaitement naturel» : l'ancien Premier ministre François Fillon, candidat déclaré à la prochaine présidentielle, a estimé hier qu'en se prononçant pour la réduction du nombre d'étrangers sur son territoire, le peuple suisse formulait «une revendication parfaitement naturelle». Comme s'il passait par pertes et profits cette remise en cause des accords de libre circulation entre la Confédération helvétique et l'Union européenne, il a laissé entendre que le peuple suisse aurait montré l'exemple. Réagissant hier matin au micro de RMC, il a rappelé qu'il plaidait lui-même pour que le Parlement fixe, métier par métier, des quotas de migrants. Il s'agirait de «décider chaque année, en fonction de la capacité d'intégration du pays - son économie, les logements disponibles, la capacité d'accueil des services publics, les écoles, etc. - combien de personnes extérieures on peut accueillir», a-t-il expliqué, tandis que le PS s'inquiétait, par la voix de son porte-parole, David Assouline, de ce «vent mauvais» venu des Alpes.
Mesurant après-coup combien sa déclaration matinale avait troublé ses propres amis - l'UE ne doit «pas accepter sans réagir» cette «dénonciation unilatérale des accords de libre circulation» a déclaré Valérie Pécresse -, François Fillon s'est corrigé dans la soirée, qualifiant le résultat de la votation suisse de «compréhensible» et non plus de «naturel». «Ce vote est injuste pour tous ceux