«Il est temps d'en appeler à Voltaire, à l'esprit des Lumières, pour dénoncer ces atteintes scandaleuses à la démocratie et à la liberté», clamait lundi soir la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, dans un communiqué. Les «atteintes scandaleuses» en question sont les pressions qui seraient exercées par des extrémistes sur des bibliothèques publiques afin qu'elles retirent de leurs rayonnages des ouvrages - albums pour les enfants ou leurs parents - accusés de faire la promotion de la «théorie du genre». Par exemple Papa porte une robe (le Seuil), Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi ? (Nathan), la Princesse qui n'aimait pas les princes (Actes Sud), Jean a deux mamans (l'Ecole des loisirs), Tango a deux papas, et pourquoi pas ? (le Baron perché) et autres ouvrages de qualité édités par des maisons sérieuses.
«Agressions». La ministre va plus loin, dénonçant en particulier «les groupes qui se rendent dans les bibliothèques de lecture publique, exercent des pressions sur les personnels, les somment de se justifier sur les politiques d'acquisition, fouillent les rayonnages avec une obsession particulière pour les sections jeunesse et exigent le retrait de la consultation de tout ouvrage ne correspondant pas à la morale qu'ils prétendent incarner». Une «source proche du ministère» précisait plus tard qu'une trentaine de bibliothèques étaient concernées, dont