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Libération
TRIBUNE

Quand les Suisses montrent la voie

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publié le 13 février 2014 à 18h26

Le 9 février, les citoyens suisses ont été appelés, comme ils le sont régulièrement, à se prononcer par votation sur trois questions. Le résultat de leur vote à fait le tour de la planète : les Suisses se sont prononcés par 50,3% pour le retour à un contrôle de l’immigration par un système de quotas. Rien de bien neuf par rapport à ce qui a cours aux Etats-Unis, au Canada, au Japon ou en France. Ce qui a déchaîné la réprobation, c’est que ce contrôle devrait s’appliquer non seulement aux ressortissants des pays pauvres, mais aussi aux citoyens européens (ce qui suscite la crainte des 300 000 Allemands installés en Suisse comme celle des dizaines de milliers de frontaliers français ou italiens). C’est cela qui soulève les commentaires scandalisés des éditorialistes qui dénoncent le populisme, la démagogie, la xénophobie, l’isolationnisme. Bref, la Suisse - pas les Suisses, alors que ce sont tout de même eux qui ont voté - se retrouve au banc des accusés pour avoir «démocratiquement» décidé d’aller contre le vent de l’histoire en érigeant des barrières surannées alors qu’elle participe pleinement de la mondialisation des économies. Et les menaces pleuvent : renégociation des traités et des conventions, limitation de la libre circulation des citoyens suisses, exclusion de l’espace européen, mesures de rétorsion financière et commerciale. D’autres voix, un peu incrédules, assurent que cette décision n’entrera jamais en application et que le gouvernement fédéral saura la noyer da