Manuel Valls ne se rêve ni en étoile filante ni en supernova. Confronté à une glissade sans précédent dans les sondages, le ministre de l'Intérieur s'affaire à recentrer son positionnement et redresser son image. Donner des gages à la gauche puisque la droite lui a fait perdre son statut de superstar. Après Florange en début de semaine, il a arpenté vendredi le Pas-de-Calais, terre socialiste labourée par le FN. Inauguration de zone de sécurité prioritaire (ZSP), visite de gendarmerie : la journée avait tous les atours d'un déplacement de premier flic de France. A l'exception d'un petit détour par le Louvre-Lens - «la culture, chacun en a besoin» - et d'un meeting commun avec Arnaud Montebourg dans la soirée, à Wingles.
Même âge, même objectif - l'Elysée un jour -, les enfants terribles du gouvernement incarnent deux facettes du patriotisme - républicain et industriel - et s'affichent ensemble depuis peu. «Leur duo fait sens - ils sont visibles et entendus - pour montrer que l'Etat est présent dans ces territoires, jure un collaborateur de Valls. Et s'il y a des incidences secondaires…» Autrement dit une alliance permettant de se neutraliser. «Tant qu'il y a un gars à l'Elysée, il ne faut pas qu'ils s'affrontent. Leur truc, c'est un accord de non-agression avec clause de revoyure. Et un pied de nez au Premier ministre : Valls a sa caution de gauche, et Montebourg s'affiche avec l'autre ministre indéboulonnable», décrypte un poids lourd de l