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Libération
Reportage

«C’est une grave erreur, ce compromis systématique»

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«Libération» donne la parole aux électeurs de gauche, qui se sentent souvent trahis par les reculs du Président sur les questions de société et sa politique économique.
Quatre militants PS de Roubaix : Sadia, 56 ans, directrice d'un centre de formation, Romain, 21 ans, agent d'une collectivité territoriale, Julien, 37 ans, responsable clientèle, Sarah, 20 ans, étudiante. (Photos Olivier Touron pour Libération)
publié le 16 février 2014 à 21h36
(mis à jour le 17 février 2014 à 10h32)

Confrontée à une impopularité présidentielle historique sous la Ve République, la majorité aborde avec une angoisse croissante les élections municipales des 23 et 30 mars (lire page 5). Il faut dire qu'en avançant son «pacte de responsabilité» aux entreprises et en reculant sa future loi sur la famille au lendemain d'un nouveau défilé de la Manif pour tous, François Hollande a nourri le trouble, la déception et même la colère d'une partie de ses électeurs. La réforme des rythmes scolaires comme les rumeurs gouvernementales - démenties par le Premier ministre - sur le gel de l'avancement des fonctionnaires n'arrangent pas la perception d'un pouvoir qui n'a pas (encore) inversé la courbe du chômage. Libération est allé sonder ce peuple de gauche : de Roubaix à Toulouse, de Lyon à Paris en passant par Montreuil.

Roubaix (Nord) «Sur les droits, il faut y aller, avoir du courage»

Salle Watremez, à Roubaix, les militants socialistes s’attardent, par petits groupes, heureux d’être officiellement en campagne. C’était ce samedi après-midi la présentation de la liste de Pierre Dubois, le maire PS de la ville, à nouveau candidat. Pas de rose qui s’affiche, mais, surprise, des écharpes bleues comme couleur de campagne. Plutôt connoté droite, d’habitude. Mais, promis, il ne s’agit pas d’une prise de distance avec le gouvernement.

Lors du porte à porte, personne n'évoque François Hollande. «Les gens font bien la distinction entre les enjeux locaux et nationaux», note Tonino Macquet, 52 ans, président du groupe socialis