Il y a au moins un reproche qu'on ne peut pas faire à François Hollande, celui de verser dans l'électoralisme. En dégainant son «pacte de responsabilité» aux entreprises, placé sous le signe de la politique de l'offre, puis en évacuant la loi sur la famille, dans un souci revendiqué d'apaisement du pays, le chef de l'Etat n'a pas marqué des points à gauche. Hier, le baromètre Ifop pour le Journal du dimanche est venu confirmer un nouveau décrochage à gauche : 75% des sympathisants du Front de gauche se disent mécontents (-8 points en deux mois), tout comme 69% des sympathisants d'Europe Ecologie-les Verts (-7 en un mois). Et même au PS, seuls 56% (-5 points) se disent encore satisfaits. Au finale, Hollande n'obtient plus que 20% de bonnes opinions, égalisant son «record» de novembre.
«Barrage». Au-delà de la prime aux maires sortants et du succès prêté au socialisme à l'échelle municipale - une notion à géométrie variable -, la crainte d'une démobilisation des électeurs de gauche fait dire à de nombreux hiérarques PS que la participation sera plus encore qu'à l'habitude une clé des municipales. «L'urgence, c'est effectivement la mobilisation et, dans le contexte actuel, on ne peut pas dire que ce soit facile, confie un parlementaire socialiste inquiet. Appeler à faire barrage à la droite réac est clairement plus audible que de demander à nos électeurs de soutenir le gouvernement.»
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