Le ballon rond mène à tout, même au sommet de l'armée. «Ma carrière, je la dois à mon amour du foot», plaisante - à moitié - Pierre de Villiers, le nouveau chef d'état-major qui a pris ses fonctions le 15 février. Dans toutes les garnisons où il a été affecté, dans toutes les missions qu'il a effectuées à l'étranger, ce grand fan des «Canaris» du FC Nantes a toujours pris soin d'assouvir sa passion et de la faire partager.
En 1998, nommé commandant à Mourmelon-le-Grand (Marne), il fait installer une télévision dans son bureau pour pouvoir suivre le parcours de Zidane et consorts lors de la Coupe du monde. «Cela m'a valu une popularité immédiate auprès de la troupe, tout le monde a compris qu'avec moi, on regarderait les matchs», se remémore-t-il. Un an, jour pour jour après la victoire des Bleus, il est au Kosovo à la tête d'une brigade de l'Otan, et organise un match à Mitrovica devant plusieurs milliers de spectateurs brandissant des drapeaux albanais. «Ce fut le premier signe concret qu'on sortait de la guerre, raconte-t-il. L'événement s'est déroulé sur un terrain interdit jusque-là aux Albanais par les Serbes.» Cet homme affable de 57 ans, au regard clair et à la voix calme, a de la suite dans les idées. Avant même son installation dans le fauteuil du chef d'état-major des armées (Cema), boulevard Saint-Germain à Paris, Pierre de Villiers a reçu Noël Le Graët, patron de la Fédération de football, pour envisager des projets communs.
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