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Libération
Série «Les aspirants maires»

Mouna Viprey. (G)ravir Montreuil

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Dissidente du PS, elle tente d’imposer sa fraîcheur citoyenne dans une ville très à gauche.
(Photo Martin Colombet pour Libération)
publié le 18 février 2014 à 17h06

Elle sait qu'il sait qu'elle est «la meilleure candidate pour la mairie de Montreuil». Mais qu'il ne le dira pas. Elle, c'est Mouna Viprey. Lui, c'est Claude Bartolone. Tous deux sont amis mais leur lien politique s'est distendu. Sollicité par Libération, le «parrain» de la Seine-Saint-Denis n'a pas donné suite. Officiellement, le président de l'Assemblée nationale soutient Razzy Hammadi, jeune député PS issu du courant Hamon. Officieusement «Barto» les a réunis pour tenter de trouver un compromis et pour la convaincre de se rallier. «Elle ne gagnera pas», assure un des proches de Barto.

Pas si sûr. Exclue du PS, il y a six ans, pour avoir fait campagne derrière Voynet, Viprey ne veut plus jouer les doublures. Sa liste de gauche et citoyenne, Elire Montreuil, est en dynamique. «Hammadi est tout sauf crédible. Il y a un mois, il a voté le non-cumul à l'Assemblée. Il en a fait un tweet avant de traverser le périphérique pour faire campagne et cumuler circonscription et mairie. C'est indigne.»

On ne l'avait pas revue depuis les dernières municipales. Son visage s'est affiné et son ambition affirmée. «Il s'appelle Razzy. Moi, Mouna. Quand on incarne la première génération d'élus d'origine étrangère on doit être encore plus exemplaire», dit-elle. Elle reçoit dans le salon design de l'étroite maison de brique qu'elle partage avec son mari et leurs deux petites filles. Chercheure en économie, elle gagne 3 000 euros mensuels et 1 700 d'inde