Le taux d'adhésion aux idées du FN vient d'atteindre le chiffre record de 34% (TNS-Sofres pour le Monde). Dans le Gard, cette banalisation croissante avait permis l'élection de Gilbert Collard aux dernières législatives.
A l'approche des municipales, la géographe Catherine Bernié-Boissard analyse les ressorts du vote FN.
Que présage pour les municipales l’élection de Gilbert Collard aux dernières législatives ?
Son élection donne un ancrage, une notabilité qui banalise le FN dans le paysage politique local. A Saint-Gilles où il se présente et où il a obtenu 30% des voix aux législatives, sa personnalité très médiatique peut laisser augurer son succès. D'autant que Saint-Gilles - exception dans le Gard - a une tradition conservatrice depuis le XIXe siècle. C'est la première commune de France de plus de 10 000 habitants qui, en 1989, a élu un maire d'extrême droite. Mais rien n'est joué pour autant car le vote FN reste très volatil, et la liste de gauche associe l'actuel maire socialiste aux autres forces de gauche. Dans d'autres communes périurbaines, le FN cristallise aussi de façon inquiétante une part de l'électorat. A Nîmes, le frontiste Yoann Gillet, 27 ans, peut rassembler les petits commerçants et artisans du centre qui sont concurrencés par la création de zones commerciales en périphérie.
Comment expliquez-vous cette adhésion dans la région ?
Dans le monde rural et en particulier dans des communes du Pi