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Libération
TRIBUNE

Voter n'est pas tweeter

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Le gouvernement lance une campagne intelligente sur Internet pour inciter les jeunes à aller voter. Mais le parallèle entre réseaux sociaux et vie démocratique confine au contresens.
. (Illustration Stefano Rossetto)
par Denis PINGAUD
publié le 19 février 2014 à 11h45
(mis à jour le 19 février 2014 à 13h43)

Une campagne inédite à bien des égards : telle est la caractéristique du dispositif que le gouvernement a mis en place pour inciter les Français à voter lors des prochaines élections municipales, les 23 et 30 mars prochains. Outre le niveau des ressources mobilisées pour la circonstance, la stratégie de moyens – comme disent les publicitaires – est originale : un mix délibéré entre radio, média généraliste par excellence, et Internet, pour viser plus particulièrement les jeunes. Reste une interrogation sur le slogan relayé sur les réseaux sociaux. «Voter, c'est tweeter en vrai» est juste un contresens factuel et politique.

Une mobilisation sur les réseaux sociaux

Le Service d’information du gouvernement (SIG) a fait preuve d’originalité dans la planification de la traditionnelle campagne civique d’incitation au vote qui précède les grands rendez-vous électoraux. Aux classiques encarts dans la presse ou affiches dans les lieux publics, il a préféré les canaux de proximité et, surtout, de mobilité, que sont à la fois la radio et Internet. Objectif déclaré : toucher les populations peu inscrites sur les listes électorales, qui ne lisent pas de journaux mais sont connectées sur les réseaux sociaux.

Pour la première fois dans cet exercice imposé d'information civique, d'importants moyens sont déployés pour faire vivre la campagne online : la plate-forme ad hoc «OuiJeVote.fr» hébergée sur le site du ministère de l'Intéri