
7h09, gare de Joigny. Le brouillard enveloppe des silhouettes endormies postées sur le quai. L'inimitable voix de la SNCF vient d'annoncer le train pour Paris. Christelle l'attend, comme chaque matin. Si tout se passe bien, elle sera à son bureau à 8h45 et rentrera ce soir à 18h49, juste à temps pour aller récupérer sa fille à l'étude. Entre 6 heures et 9 heures du matin, environ 600 habitants empruntent le train. Ils descendent à Sens, à vingt minutes, ou Paris pour leur journée de travail. Les 2h20 de trajet aller-retour ne les rebutent pas. «Un banlieusard du nord de Paris qui travaillerait en banlieue sud n'y passerait pas moins de temps.» Pas faux. Pour rien au monde, ces «pendulaires», comme on les appelle, ne voudraient vivre ailleurs. «Joigny est une ville à taille humaine, pas polluée, abordable, on peut s'y loger et on se sent tout de suite à la campagne» signale Marc, en contemplant les coteaux de la Côte Saint-Jacques chatouillés par les premiers rayons de soleil.
Nouveau cadencement
Si certains Joviniens ont toujours pris le train pour aller travailler à Paris, c’est grâce à ce même train que des citadins essorés par la capitale viennent s’installer à Joigny. Le nouveau cadencement mis en place en 2010 est devenu un atout de charme décisif en plaçant la petite cité à 70 minutes de la gare de Paris-Bercy. Le temps qu’il faut pour lire, rêvasser, regarder un épisode de sa série préférée ou se rendormir. Grâce au train, les ex-Parisiens peuvent envisager la ville de p