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Libération
Série «Aspirants maires»

Steeve Briois. Hénin, son jardin

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Militant appliqué, bras droit de Marine Le Pen, le candidat FN pourrait l’emporter dans le Pas-de-Calais.
Steeve Briois à Hénin-Beaumont le 21 février. (Photo Aimée Thirion)
publié le 25 février 2014 à 17h06

Quand il pleut, Steeve Briois trépigne. Il ne craint pas les intempéries, mais il déteste quand la météo vide le marché du centre-ville de ses proies. Le mardi et le vendredi matin, quoiqu’il arrive, il est sur le pavé, à Hénin-Beaumont, tracts sous le bras, sourire en bandoulière, sauf quand il croise des adversaires. Il guette les visages connus, s’accroche aux bonjours, prend des nouvelles de la voisine et achète quelques fruits. Entre deux étals, on lui adresse les mêmes tirades qui le ravissent, contre les Roms, les assistés, les étrangers, tous trop nombreux. Bien souvent, on l’interpelle aussi pour des déchets mal ramassés, un problème de circulation, une recherche de logement… comme si cela relevait de ses prérogatives. Steeve Briois, 41 ans, simple élu d’opposition Front national dans une municipalité de gauche, mais éternel aspirant à la mairie, fait comme s’il pouvait y changer quelque chose. Il sort de quoi prendre des notes, opine du chef d’un air compréhensif, s’indigne comme il faut. Maire avant l’heure.

Il est toujours suivi d'une petite troupe dévouée. Ce rituel se répète invariablement… qu'il soit en campagne ou non. Il prolonge ces moments. Il a besoin du contact avec les habitants qu'il transforme en chair à canon électorale. S'il fait danser les petites mémés, lors d'interminables après-midi musicaux organisés par des retraités, c'est parce qu'il aime ces instants désuets qui lui rappellent les thés dansants où l'emmenait sa grand-mère. Mais, surtout,