Les sénateurs de droite font bloc derrière leur doyen. Aucun ne met en doute l'honnêteté du vieil homme. Avec ses graves ennuis judiciaires, Serge Dassault ne ferait que payer, selon eux, le prix de son incommensurable «naïveté». Mais que diable est-il allé faire dans cette galère ? Au sein du groupe UMP, on n'en finit pas de s'interroger sur les ressorts de la passion dévorante d'un milliardaire comblé pour un chef-lieu de canton en banlieue parisienne.
Personne ne se dit surpris par les dernières révélations sur l'ancien maire de Corbeil. «On savait qu'il était généreux», confie un sénateur. Mais, selon lui, Serge Dassault n'aurait fait que «reproduire» en Essonne «le schéma» de son père Marcel. Député de l'Oise de 1958 à 1986, l'inventeur des Mirages avait pris l'habitude, au vu et au su de tous, de faire une campagne de bienfaiteur, à grand renfort de liasses de billets de 500 francs. «Il faut bien les aider», plaidait l'avionneur. Son fils ne dit pas autre chose. Mais la France de De Gaulle est bien loin. Et Corbeil n'est pas un village picard.
Enfants. Les proches de Serge Dassault voyaient venir les ennuis. Pas seulement dans sa famille politique : pour ses propres enfants, le patriarche a fini «entouré d'escrocs» qui n'en veulent qu'à son argent. Ils le supplient d'oublier Corbeil, de tourner cette page.
«Serge s'est pris d'une vraie passion - sans doute excessive - pour sa v