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Libération
Récit

Affaire Copé : silence de plomb à l’UMP

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Les révélations du «Point» n’ont pas surpris à droite, mais personne ne veut jeter d’huile sur le feu avant les municipales.
Jean-François Copé, au siège de l'UMP en décembre. Il aurait attribué, sans appel d'offres, de nombreux marchés à la société Bygmalion, tenue par deux de ses proches. (Photo Laurent Troude)
publié le 27 février 2014 à 21h36
(mis à jour le 28 février 2014 à 9h32)

Etrange ambiance hier dans les rangs de la droite. Au moment où l'hebdomadaire le Point donnait spectaculairement corps aux soupçons qu'ils nourrissaient depuis des années, les ennemis de Jean-François Copé se sont imposé un silence pudique. Le président de l'UMP aurait favorisé ses amis avec l'argent du parti, à grand renfort de prestations surfacturées ? «J'ai eu Jean-François Copé au téléphone ce matin, il m'a dit qu'il démentait tout, je n'ai pas de raison de ne pas le croire» a sobrement éludé François Fillon, en marge de sa visite au Salon de l'agriculture. «Pas de commentaire à faire. […]. Pour moi, ce n'est pas un sujet», a-t-il sèchement conclu.

Copé, lui, se dit victime d'«un ignoble coup monté», fomenté par l'ancien patron du Point Franz-Olivier Giesbert. Il menace de porter plainte en diffamation et laisse entendre qu'à travers lui Sarkozy serait aussi visé. Pas sûr que l'ex-Président apprécie d'être ainsi embarqué dans cette galère. D'autant que, selon plusieurs témoignages, le conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, avait trouvé un peu salée, au début de la campagne présidentielle, la note présentée par Events, filiale de Bygmalion que le Point décrit comme «la machine de guerre de Copé». Quant à la plainte, il n'est pas interdit de supposer qu'elle reste à l'état de menace virtuelle, comme celle agitée par Copé début 2013 contre les journalistes Carole Barjon et Bruno Jeudy,