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Libération
Interview

Les questions au gouvernement, «un spectacle lamentable qui alimente l’antiparlementarisme»

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Atterré par l'indiscipline régnant au sein de l'Assemblée nationale lors de cette séance télévisée, le député UDI Michel Piron réclame une réforme de leur fonctionnement.
Les sièges vides des députés de l'UMP mercredi 26 Février 2014 à l'Assemblée Nationale française (Photo Martin Bureau. AFP)
publié le 27 février 2014 à 11h51

Après le cirque, la gueule de bois. Plusieurs députés de tous bords ont exprimé leur malaise après la dernière séance des questions au gouvernement, mercredi, boycottée par l'UMP en réponse à des propos de Manuel Valls la veille. Au-delà de cet incident, certains s'interrogent même sur la nécessité de ces séances télévisées, où chahuts et outrances sont monnaie courante sur tous les bancs.

Le président PS de la Commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, a ainsi reconnu ne plus y assister «depuis trois mois» «Je trouve que je n'y ai plus ma place, je m'y ennuie, cela renvoie une image extrêmement désagréable du Parlement et cela contribue à nourrir une forme de rejet de la part des électeurs et ils ont bien raison, a-t-il expliqué sur LCP. Qu'est-ce que cela apporte à part voir des députés qui vocifèrent et des ministres qui hurlent ?». Une interrogation partagée par le député UMP Benoist Apparu, qui déplore «un mauvais théâtre, ridicule, inutile et dangereux». Ainsi que par l'UDI Michel Piron, député de Maine-et-Loire, qui s'en explique à Libération.

Comment avez-vous vécu les événements de mercredi ?
L
e mot «événement» me paraît bien grand pour quelque chose d'aussi dérisoire. Mais cela révèle la dégradation croissante du rapport entre médias, politique et opinion. Pour trop de députés, les questions au gouvernement représentent une séance de provocation. Et une question provocante suscite souvent une réponse provocante. Ce mauvais théâtre ne reflète pas la valeur du travail parlementaire. On donne ainsi de l’Assemblée, à travers la télévision, un spectacle lamentable qui est le premier aliment de l’antiparlementarisme. Jamais je n’oserai emmener les écoliers de ma circonscription assister à une séance de ce genre.
Pourquoi l’autodiscipline ne fonctionne-t-elle pas ?

Je pense que ce problème doit interroger les médias, et notamment l’audiovisuel. Depuis des années, ceux-ci sont saturés de pseudo-informations qui se chassent l’une l’autre. On a l’impression qu’il faut en