
Déambuler la nuit dans Joigny (Yonne) est une expérience étrange : il n’y a pas un chat, ou plutôt si, il n’y a que ça. Des matous mal emmanchés, des mistigris qui se castagnent, de la chatte en maraude, d’énormes spécimens. Ils n’ont pas de carte d’électeur mais ce sont probablement les résidents les plus heureux de Joigny. Ils disposent d’un territoire exceptionnel fait de ruelles tortueuses, de jardins en friche, de rives désertes. Et se régalent des dons sans cesse renouvelés d’habitants sensibles ou des poubelles sorties pour la nuit, chassent à leurs heures perdues et s’accouplent sauvagement à la sortie de l’hiver.
Ces chats constituent une population autonome, ils ne font l'objet d'aucune identification, vaccination, ni d'aucun suivi vétérinaire et présentent donc un risque sanitaire pour les animaux domestiques. «Vous savez, ça va très très vite, explique-t-on à la SPA de l'Yonne. A raison de trois portées par an, un couple de chats peut théoriquement donner naissance à plus de 20 000 chatons en quatre ans !» Pour éviter ce type d'invasion et toutes ses nuisances (odeurs d'urine, miaulements, bagarres, sacs d'ordures éventrés…), depuis 2005, la mairie a signé une convention avec les deux vétérinaires de la ville pour stériliser ce beau monde. Mâles ou femelles, la sentence est la même : couic.
97 chats ont été stérilisés en 2013
Le scénario se répète en moyenne deux fois par semaine. Des habitants repèrent des conciliabules de félins et rencardent les services techniques. Pas moins de