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Libération
Récit

Des «sans voix» pour le vote des étrangers

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A Paris, des immigrés ont constitué symboliquement une liste pour les municipales.
publié le 2 mars 2014 à 21h06

«Je vis ici, je vote ici.» Le message était clair, hier, devant la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris. Autour d'une tente installée à la va-vite, d'un couscous et de quelques musiciens, une cinquantaine de personnes se sont réunies pour revendiquer le droit aux étrangers extracommunautaires de voter aux élections municipales.

Tergiversé. Les «sans voix», emmenés par Anzoumane Sissoko, porte-parole de la Coordination des sans-papiers de Paris, ont présenté leur propre liste qu'ils comptent - symboliquement - déposer jeudi à la préfecture de police. Tête de liste, le Malien de 49 ans est agent d'entretien à la mairie du IIIe arrondissement de Paris. «Je travaille légalement en France depuis vingt et un ans. Je paie mes impôts et je n'ai jamais demandé d'aide sociale. C'est normal que, nous aussi, on ait notre mot à dire, rappelle-t-il. On réclame le droit de vote, mais on souhaite aussi parler des inégalités qu'on rencontre face à l'accès au logement, à la santé, au travail ou à l'éducation.»

Ses colistiers sont tunisiens, chinois, marocains, chiliens ou sénégalais. Lorsque François Hollande a été élu, tous ont cru qu'il respecterait l'engagement numéro 50 de son programme électoral : «Le droit de vote aux élections locales des étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans.» Mais depuis, le gouvernement, tout comme le Président, ont tergiversé, au prétexte qu'il fallai