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Libération
Reportage

Du Gard au Nord, la quadrature des triangulaires

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Plongée à Saint-Gilles, Tourcoing et Albi, où le score du FN pèsera lourdement sur le résultat final.
Fin février, à Saint-Gilles où Gilbert Collard se présente sous les couleurs du Rassemblement Bleu Marine. (Photo Gilles Favier. Vu)
publié le 4 mars 2014 à 21h36
(mis à jour le 5 mars 2014 à 17h40)

Trois triangulaires pour trois issues différentes, mais toutes conditionnées au score du Front national. Si à Saint-Gilles le candidat du FN part favori, à Tourcoing la gauche sortante perd de son avance sur une droite qui ne peut espérer l’emporter qu’en grignotant la dynamique frontiste. Laquelle pourrait faire basculer Albi de droite à gauche.

Saint-Gilles : Gilbert Collard a des raisons d’y croire

Sale temps sur la Petite Camargue ce vendredi. Dans la pampa qui borde Saint-Gilles, des manades de chevaux blancs et de taureaux ont les pattes boueuses. En ville, on rase les murs avant de s'abriter dans les cafés. Ici, la géographie des bars est connue de tous : «les Portugais» se retrouvent au Mistral, «les Maghrébins» au vaste Café des arts, totalement délabré, tandis que, ce matin-là, Le Français regorge de sympathisants du FN. A l'intérieur, surprise : tout le monde fume. On commente les derniers potins de la campagne, les photos d'anniversaire de «Jean-Marie» et la venue prochaine de Marion Maréchal - Le Pen, puis de sa tante «Marine», le 17 mars. Que va-t-il tomber sur la tête des Saint-Gillois au soir du premier tour des municipales, alors que le député frontiste du cru, l'avocat Gilbert Collard, brigue la mairie d'une ville où il a obtenu 53% - dans une triangulaire - au second tour des législatives de 2012 ? Menée par le maire PS sortant, Alain Gaido, la gauche se présente unie dès le premier tour, tandis que la droite s'épuise dans une interminable guerre locale entre deux listes : l'une conduite par l'